3 C AGRO CONSEIL Agronomie Agrologie Agriculture-biologique Paysage Ecologie Foresterie Biologie du sol Environnement
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                                               Le jardin d'agrément bio

Qu’est-ce qu’un jardin ?

 

 

Des milliers d’ouvrages parlent des jardins, de leurs histoires, de leurs rôles, de leurs mythes, de leurs plantes, de leurs formes, couleurs, matériaux, des sensations qu’ils procurent, des réflexions qu’ils inspirent, des influences qu’ils ont sur l’esprit des hommes, etc…

Lié aux origines de l’humanité, le jardin est dans tous les témoignages écrits. Adam, selon l’Ancien Testament, a été le premier botaniste fondateur du premier jardin botanique en donnant un nom à chacune des plantes sur lesquelles son regard se portait. Depuis, des milliers de passionnés de plantes ont élaboré des manières de les assembler dans ce qu’il a été convenu d’appeler un « jardin ».

 

 

Un jardin est, par principe, fragile comme les plantes, évanescent, sauf à avoir été architecturé par des maçonneries (murs, bassins, escaliers, fontaines, promenades, grottes, etc…) ou des arbres, des bosquets, des mouvements de terrains importants et caractéristiques (buttes, ponts, ruisseaux, canaux, etc…)  avec suffisamment de savoir-faire et de rigueur pour que les outrages du temps et de l’abandon n’en altèrent pas complètement les traits.

 

Mais à l’échelle d’une vie de jardinier, la pérennité d’un jardin se construit par les racines de ses plantes. Si l’architecture, faite de pierres bâties, traverse les siècles, les seules plantes à accompagner l’œuvre des maçons sont les arbres, architectures de cellules végétales qui peuvent se perdurer pendant des siècles.

 

 

Mais à notre échelle mortelle, le jardin moderne et les jardins historiques rénovés n’ont de perspectives vivantes que par leurs racines, celles qui puisent dans le sol les substances minérales et l’eau que l’air environnant ne peut pas fournir. A l’instar de leurs cousines céréalières, fruitières, vigneronnes et légumières, les plantes décoratives s’alimentent de la même façon et dépendent toutes des mêmes processus biogéochimiques pour 5% de leur alimentation.

 

Cette alimentation en minéraux par les racines dépend de l’activité microbienne tellurique, elle-même sous la dépendance d’une alimentation en matières organiques variées et constante.

Au jardin d’agrément, il est donc indispensable de raisonner de la même manière la fertilisation des plantes que pour les productions vivrières, en l’occurrence la fertilisation par les cycles naturels des éléments : décomposition des matières organiques, restitution par les bactéries et les champignons microscopiques des ions et cations qui seront recyclés dans de nouveaux assemblages moléculaires.

LE JARDIN BIOLOGIQUE.pdf
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Les jardins sont une maquette de la Nature où tous les écosystèmes sont reproduits, concentrés en un même lieu : montagnes, plaines, ruisseaux, prairies, forêts, bosquets, arbre isolés, champs labourés, etc… 

Avec ses massifs, ses arbres, son gazon, ses plates bandes d’annuelles, de vivaces, ses rochers, ses terrasses, ses allées, ses ponts, ses murets, etc… le jardin permet de réunir tous les systèmes d’exploitation du sol tel que la Nature nous les donnent à voir, mais à échelle réduite. Les arbres vont puiser dans la profondeur du sol les minéraux qu’ils livreront aux arbrisseaux par la chute de leurs feuilles, créeront une alternance d’ombre et de soleil qui provoquera des conditions de vie acceptables pour les arbustes qui eux-mêmes pratiqueront la protection du sol et formeront une litière de feuilles plus petites, permettant la vie des animaux de la mésofaune.

 

Les diverses strates végétales sont présentes et occasionnent la mise en place des réseaux édaphiques indispensables à la vie communautaire entre les plantes et les organismes vivants qui les aident à exister.

 

Mais cette vie passe par la terre, par le bouillonnant tumulte de l’activité microscopique des bactéries, champignons, protozoaires, mycorhizes, nématodes ou plus visibles des collemboles, acariens, cloportes, larves de diptères, de coléoptères, les cloportes, les acariens, les myriapodes, les vers de terre, etc… 

 

La litière de feuilles restées sur le sol, qui implique le non labour, fait travailler la faune et la flore dans des conditions aérobies et permet d’améliorer les qualités physiques, chimiques et biologiques du sol sans travail humain. Elle permet la captation des dépôts d’Ingham, constitue le garde-manger des vers de terre anéciques qui redescendront les matières organiques en profondeur. Elle conserve l’humidité, assure un tampon isolant et régulateur de la température de surface du sol et empêche la levée tous azimuts des graines sauvages. De plus, toute cette matière organique attirent staphylins, scarabées, syrphes, carabes, cantharides et autres Diptères, Syrphidae, Coléoptères, Coccinellidae qui sont, pour certains, des prédateurs remarquables des limaces. Mais surtout, elle crée la réserve minérale et carbonée indispensable qui agira au rythme de la minéralisation et de l’humification des biomasses apportées, sur les qualités physiques du sol et l’alimentation des cultures.

 

La liste est longue des auxiliaires telluriques, aussi important que les abeilles, les papillons, les araignées, les coccinelles, les syrphes et autres insectes aériens utiles par leurs types d’alimentations qui en font d’excellents partenaires phytosanitaires. 

Les végétaux de jardins, comme leurs cousins des grandes cultures, de la vigne, du maraîchage, n’ont pas besoin d’engrais pour croître, mais uniquement des minéraux mis à disposition de leurs racines par les activités biologiques des sols. Ces minéraux proviennent des roches et des matières organiques décomposées par l’activité microbienne.

 

En agriculture, tout autant qu’en jardinage biologique, parler d’engrais est un non-sens car les plantes ne se nourrissent pas. Elles puisent dans la réserve du sol les résultats des activités biogéochimiques engendrées par les racines, les organismes vivants et les réactions naturelles entre éléments ioniques et cationiques. 

Les engrais et l’eau d’arrosage constituent les principales sources d’intrants chimiques qui détruisent lentement les sols. Si les êtres humains, constitués de grands mammifères résistants, plébiscitent la consommation d’eau minérale en bouteille en réponse aux produits chimiques résiduels de l’eau du robinet, imaginons l’impact de cette même eau sur des animaux microscopiques des sols qui les reçoivent, sur la chimie de la solution du sol et les phénomènes de décomposition/recomposition des matières organiques, sur la formation/déformation du complexe argilo-humique, etc…

 

Les chlorures et le sodium apportés par l’eau d’arrosage de ville interagissent pour limiter l’absorption des éléments comme le calcium, la potasse, le magnésium, l’azote…

 

L’accumulation des ions Na+ dans la plante limite l’absorption des cations indispensables tels que K+ et Ca2+. L’augmentation de la concentration en Na+ s’accompagne d’une réduction de la concentration en Mg, K, N, P et Ca dans la plante. Ce déséquilibre nutritionnel est une des causes des réductions de croissance en présence de sel lorsque des ions essentiels comme K+, Ca2+ ou NO3- deviennent limitants.

 

Le chlore inactive les bactéries, les virus et les protozoaires en quelques minutes. C’est pourquoi il est largement utilisé pour la potabilisation de l’eau. Mais il ne sélectionne pas les bonnes ou les mauvaises bactéries. Il tue sans restriction. La présence de Cl- inhibe également l’absorption de NO3-  et diminue la concentration en phosphore dans les feuilles, bloque l’assimilation du fer… Le chlore apporté régulièrement par l’eau d’arrosage dégrade inexorablement la structure du sol et empêche une alimentation normale des plantes.

Les feuilles jaunissent, le sol se compacte, les plantes finissent par mourir  faute de pouvoir s’alimenter et de photosynthétiser.

L'art de maintenir des beaux espaces verts

L'art du beau jardin.pdf
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