3 C AGRO CONSEIL Agronomie Agrologie Agriculture-biologique Paysage Ecologie Foresterie Biologie du sol Environnement
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Le rôle de l'agriculteur

« la part des minéraux prélever directement dans les roches du sol suffit amplement à la vie »

 

Que ces éléments aient été dissous par l’acidité des pluies, les exsudats racinaires où par l’activité microbienne et fongique, des centaines de kilo par ha sont ainsi recyclées chaque année dans les tissus végétaux.

 

L’agriculteur doit avoir présent à l’esprit que cette source d’éléments fertilisants puisée dans les composants solides du sol existe et n’est pas négligeable.

Mais ces apports ne suffisent pas en agriculture, elles complètent  les autres sources naturelles issues des M.O.F apportées en surface des champs et soumises à l’activité microbienne.

 

L’agriculture est un système productif qui implique un certain rendement et le rôle des agriculteurs est de faciliter la présence rapidement disponibles des ions et cations au niveau des systèmes racinaires pour accélérer la croissance des cultures.

 

C’est cette « facilitation » par le recyclage des matières organiques qui est le cœur du métier des agriculteurs (et des jardiniers) et qui constitue la révolution de l’agriculture durable.

 

 « Nourrir le sol pour nourrir les hommes »

 

 

Cette épitaphe est à graver sur tous les frontons des écoles d’agriculture du monde.

 

Elle est la conclusion de cent ans de pratiques agricoles intensives et de domination de l’économie sur le monde paysan.

 

Depuis un siècle, malgré les progrès de la compréhension des mécanismes qui gèrent la croissance des plantes, nos systèmes de productions agricoles ont été contaminés par le pire des virus : l’argent.

 

Pendant les cinquante premières années du XXème siècle les progrès de la science ont permis d’améliorer la nutrition de la population planétaire, d’augmenter les récoltes et de lutter contre les maladies des plantes. Le monde mangeait enfin à satiété et de nouvelles industries –agroalimentaires, machines agricoles, pesticides, mines de phosphate, transports maritimes et ferroviaires etc… se développaient, entrainant un besoin de main d’œuvre qui a réjoui tous les hommes politiques.

« Nourriture et travail », la terre, enfin bien exploitée, rapportait de l’argent : un peu aux agriculteurs, beaucoup aux industriels et énormément aux gouvernements des pays industrialisés.

 

Bercés par cette euphorie des rendements, les agriculteurs ont suivi les conseils des commerciaux des grandes firmes d’engrais et de produits phytosanitaires qui avaient les réponses à chacun de leurs problèmes. Les responsables politiques, quant à eux, ont laissé les industriels s’occuper de tout : recherche, enseignement, vulgarisation des connaissances, organisation des marchés…

 

Erigée en sciences, la fertilisation et la protection des cultures ont été prises en charge par les firmes productrices de pesticides.

 

Grâce à leurs imposants profits, elles ont subventionné les laboratoires, payé des chercheurs, imprimé de multiples fascicules didactiques sur papier glacé à l’attention des agriculteurs, opéré des lobbyings particulièrement efficaces sur toutes les coopératives de productions, les lycées d’enseignement agricole, etc… remontant petit-à-petit vers les ministères et la Commission agricole européenne naissante par l’intermédiaire des ingénieurs agronomes formatés à leurs standards.

 

Cette intoxication générale des esprits sur l’inéluctabilité de l’agriculture chimique est passée inaperçue grâce à l’augmentation des récoltes et elle a abouti à une intoxication générale des esprits et fait croire au monde paysan (et au public)  que la chimie était de l’agronomie !!

 

La reconstruction du monde après la deuxième guerre mondiale a encore accéléré le processus. Cette science  agronomique mettant l’accent sur la chimie est  devenue  « la  vérité » officielle mise en application dans le monde entier.

 

Aucun pays n’y a échappé. Déversés par millions de tonnes, de nouveaux produits chimiques de synthèse ont aidé les plantes à croître pour le plus grand bonheur des estomacs des populations et des comptes en banques des industriels.

 

Mais des effets secondaires à ces déversements allaient apparaître en quelques années, vite étouffés par les multinationales grandes bénéficiaires de cette nouvelle agronomie.

 

A grands renforts d’études scientifiques, elles ont montré que les pesticides étaient nécessaires à l’obtention des rendements, que ces produits tombant sur les sols étaient dégradés par les microorganismes ou retenus par les colloïdes des sols (argile et humus). Elles ont étudié chaque élément entrant dans la composition des plantes et prouvé que les engrais étaient indispensables pour alimenter les cultures.

 

Mais comment diable faisaient les plantes pour pousser avant l’apparition de l’homme ?

 

C’est la question que se sont posés un jour tous les pays trop pauvres pour pouvoir acheter les pesticides en question. Poussé à la quasi monoculture par l’ambiance agricole des années soixante, un certain nombre de pays se sont aperçus de l’absurdité de la course aux pesticides qui tuaient leurs agriculteurs, aboutissait à la résistance des prédateurs et à la destruction de leur environnement.

 

Ainsi, par l’accumulation des expériences de nombreux pays (Bolivie, Brésil, Burkina Faso, Chili, Colombie, Corée, Côte d’Ivoire, Egypte, Ghana, Honduras, Inde, Indonésie, Kenya, Laos, Mali, Nicaragua, Pérou, Philippine, Sénégal, Soudan, Sri Lanka, Vietnam, Zanzibar, Zimbabwe), une réaction au « tout pesticide » a vu le jour et une ‘contre-science’ relayée d’abord par les ONG puis par de nouvelles personnalités politiques et scientifiques, a entamé un combat dont l’opinion publique a enfin pris conscience.

 

Une nouvelle agriculture respectueuse de l’environnement existe depuis quarante ans dans ces pays, entrainant petit à petit les élèves ingénieurs et doctorants à développer une recherche différente, basée sur l’observation des réactions de la nature à l’arrêt des déversements de pesticides.

La diversité des chercheurs et l’amour de la science a fait le reste. L’étonnement suscité par les découvertes surprenantes de cette nouvelle agriculture globale et leurs intérêts pour l’évolution vers moins de pollution, l’émulation des chercheurs entre eux pour progresser dans leurs disciplines complémentaires ont eu raison, petit à petit, des dogmes martelés par l’industrie chimique.

 

Une nouvelle mentalité est née, de nouveaux protocoles d’études ont été élaborés, une meilleure compréhension de la globalité des interactions entre tous les acteurs naturels a abouti à la mise en place d’une nouvelle agriculture dite « durable » ou « biologique ». 

 

Nous ne sommes qu’à l’aube de cette révolution écologique, qu’au début de la maîtrise généralisée par les agriculteurs des mécanismes naturels de croissance des plantes.